À Propos
C’est une île isolée et préservée sur laquelle arrive Prospero, duc déchu en exil, avec sa fille Miranda. Les forêts doivent alors faire avec l’intru ; elles ne peuvent plus s’épanouir. Les éléments, l’eau, le vent, incarnés par l’esprit Ariel, obéissent au puissant et autoritaire duc en attendant de retrouver leur liberté. Les indigènes, sous les traits de Caliban, une sorte d’homme-bête, doit se civiliser, apprendre le langage. Alors que le navire transportant les ennemis jurés de Prospero – Antonio, son frère usurpateur et Alonso, roi de Naples – approche des côtes, Ariel provoque une terrible tempête et cause le naufrage du navire. Prospero va-t-il punir les traîtres, trouvera-t-il la paix ? Va-t-il finalement abandonner ses pouvoirs magiques et laisser cette île reprendre vie pour retourner à son duché ?
Pour la metteure en scène Sandra Amodio, le texte de William Shakespeare évoque une quête de liberté et d’affranchissement de soi. De la période particulière qui a accompagné la création de la pièce, ressort la nécessité de faire la paix avec nos chimères, de s’affranchir d’une société vengeresse et consumériste, de construire malgré l’inconnu et accueillir l’étonnement qui en découle, pour enfin apprivoiser ce que l’on ne maitrise pas, et s’apaiser.
Une tempête entre illusion et réalité : les naufragés sont-ils vraiment présents ou sont-ils issus de l’imaginaire de Prospero ? Une dualité qui se retrouve chez les personnages : Caliban le colonisé et Ferdinand le colon, la noblesse et le bas peuple, la colère et le pardon. Miranda – unique figure féminine – va petit à petit s’émanciper, pour finalement conclure la pièce avec une brèche vers le monde du vivant. Elle est la réponse au monde de demain, qui sera résolument féminin, ou ne sera pas.