À Propos
Le jardin du Théâtre de l’Orangerie accueille cet été plusieurs des créatures mystérieuses d’Etienne Krähenbühl. Elles s’y meuvent, et nous émeuvent. A première vue, on pourrait attribuer à ces oeuvres une certaine lourdeur. Invité·es à les toucher, nous découvrons au contraire leur élasticité, leur délicatesse, presque prêtes à s’envoler.
Notre Terre III - Acier de Dour corten, acier inoxydable, 117x60 cm, 2021
« La terre est un grand vaisseau bleu qui traverse le temps et l’univers à une vitesse prodigieuse. Peuplée d’humains qui la pilotent sans manuel, elle respire, vit et meurt plusieurs fois par jour. Etienne Krähenbühl façonne la matière comme s’il façonnait des petits fragments de Terre, et comme la matière est toujours première, et que nous venons de la poussière de ce vaisseau fragile et volatile, façonner la matière c’est aussi ériger des signes, donner des points d’arrêt et d’observation sur notre condition humaine. » David Collin
Dans l’enceinte du TO les promeneuses et les promeneurs trouveront plusieurs autres œuvres d’Etienne Krähenbühl, et notamment, près de la Grande Serre, l’imposante :
2 Cube aux 24 lames Mobiles - fer, acier inoxydable, 200x100x100 cm, 2017
« Ces deux cubes aux lames mobiles sont une masse vivante, une sorte de provocation lancée à la face de l'inertie et de la pesanteur. La force compacte de deux tonnes de métal devient un corps tremblant, dont les lames s'approchent de la spectatrice et du spectateur, l'attirent dans son mouvement hypnotique, dans une danse de séduction irrésistible. On ne fait pas le poids. Pour nous séduire - déhanchement et danse du ventre - le cube dévoile ses formes, joue d'une mobilité multiple, glissante et vaguement impudique.
Mais le cube demeure le signal d'un évènement, d'un changement de climat, d'un vent qui se lève. A moins qu'il ne nous avertisse d'un tremblement de terre en cours. Il ne serait alors que le dernier signal en surface d'un frottement de plaques autrement plus vastes, dangereuses et souterraines. Du tremblement du corps à celui de la terre, le trouble est une force constante dont on détachera difficilement le regard. » David Collin
Né en 1953 à Vevey, Etienne Krähenbühl s’intéresse aux marques du temps dans la matière, puis, entre science et poésie, gravité et légèreté, il se joue des propriétés physiques des matériaux. Il crée des œuvres dans lesquelles le son, le mouvement, le contraste entre monumentalité et fragilité acquièrent des rôles de premier plan.
TOUCHER AVEC MODÉRATION !
Avec le soutien du Département de la culture et de la transition numérique de la Ville de Genève, de la Fondation Ernst Göhner et de Maulini Construction.